Elections présidentielle et législatives 2022

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Cette étude de l’Observatoire du Vote a porté sur l’élection présidentielle et les élections législatives 2022. Elle traite de l’usage du vote électronique en France utilisé dans 61 communes, c’est-à-dire par 1,2 millions d’électeurs. Rappelons que lorsqu’un ordinateur de vote équipe un bureau de vote, les électeurs n’ont pas le choix de leur mode de vote : ils doivent utiliser le dispositif électronique installé pour voter.
Dans un bureau de vote, le nombre de votes doit théoriquement être toujours égal au nombre d’émargements. Dans les faits, il n’est pas rare d’observer des disparités entre ces deux nombres : il manque quelques votes, ou au contraire, il y a plus de votes que d’émargements. Même si ces écarts sont minimes, ils renseignent sur la précision du bureau de vote quant au recueil et au décompte des voix.
L’étude a pour objectif de quantifier les écarts entre nombres de votes et nombre d’émargements dans l’ensemble des bureaux de vote où est pratiqué le vote électronique par rapport à des bureaux de vote où l’on vote avec des bulletins et une urne.
Les données pour mener cette étude ont été recueillies auprès de plus 400 communes.
Deux échantillons de référence ont été constitués, pour chaque tour d’élection, selon le mode de vote utilisé, en prenant en compte les tailles des communes et leur situation géographique. Ces échantillons rassemblent les données de 60 communes sur les 61 où le vote électronique est en usage (la municipalité de Villeneuve-le-Roi n’a pas répondu à nos demandes). Pour le vote à l’urne, les données de 350 à 400 communes ont pu être collectées, soit plus de 40 % des bureaux de vote des communes correspondant aux critères des échantillons de référence. Vues leurs tailles importantes, les échantillons de référence peuvent être considérés comme représentatifs.
Nous avons observé qu’il y a des écarts entre nombres de votes et d’émargements, d’une part dans 17 à 32 % des bureaux de vote lorsque le vote électronique est en usage, et d’autre part dans 5 à 10 % des bureaux de vote équipés d’urnes. De plus, avec le vote électronique, les écarts entre votes et émargements sont plus importants.
En moyenne, il y a 3,5 à 5 fois plus d’écarts entre nombres de votes et d’émargements lorsqu’un ordinateur de vote est utilisé.
Nous démontrons que ces écarts ne peuvent être attribués à des manœuvres frauduleuses qui seraient répandues dans les bureaux de vote équipés de bulletins et d’une urne.
Nous avons recherché d’éventuelles corrélations avec une importante affluence d’électeurs, un grand nombre de candidats, ou encore un grand nombre de votes par procurations, car ces phénomènes sont susceptibles de compliquer le déroulement de la journée d’élection, mais aucune corrélation susceptible d’expliquer ces écarts n’a émergé.
L’examen des remarques écrites sur les procès-verbaux offre quelques explications : des électeurs ont voté deux fois, d’autres qui n’ont pas réussi à voter, certains ont oublié d’émarger, etc. Cependant la majorité des écarts ne sont pas expliqués. L’hypothèse d’un ordinateur de vote créant ou perdant des votes ne peut être a priori éliminée.

Ces constats rejoignent ceux des études précédentes portant sur les élections politiques en France depuis 2007. Les écarts entre nombres de votes et nombres d’émargements persistent à être, globalement, plus importants, dans les bureaux de vote équipés d’ordinateurs de vote par rapport aux bureaux de vote dans lesquels les électeurs votent avec urne et bulletins.

Inflation de dérogations au vote électronique

En 2011, par décret (NOR : BCRF1107603D), François Fillon autorisait l’usage du vote électronique pour les élections des représentants du personnel dans toute la fonction publique.
En 2020, un nouveau décret (NOR : TFPF2021466D) relatif aux comités sociaux d’administration a été signé par Jean Castex. Son article 36 dispose que « Le vote a lieu par voie électronique », prévoyant toutefois que des dérogations pourraient être accordées pour autoriser le vote à l’urne lors des élections de décembre 2022.

Une liste d’établissements dérogataires a été publiée dans un arrêté du 9 mars 2022 (NOR : TFPF2206831A).

Y figurent plusieurs dizaines d’établissements de l’éducation nationale ou de l’enseignement supérieur (universités, écoles d’ingénieur, ensemble des CROUS), mais aussi le CNED, la cour des comptes, la CNIL, etc.

La délibération de la CNIL sur laquelle s’appuie le décret de Jean Castex était déjà critique sur ce mode de vote

« la commission souhaite rappeler que le vote électronique présente des difficultés accrues au regard des principes susmentionnés* pour les personnes chargées d’organiser le scrutin et celles chargées d’en vérifier le déroulement, principalement à cause de la technicité importante des solutions mises en œuvre. Au cours des travaux que la commission a menés depuis 2003, elle a, en effet, pu constater que les systèmes de vote existants ne fournissaient pas encore toutes les garanties exigées par les textes légaux. »

* principes fondamentaux qui commandent les opérations électorales : le secret du scrutin sauf pour les scrutins publics, le caractère personnel, libre et anonyme du vote, la sincérité des opérations électorales, la surveillance effective du vote et le contrôle a posteriori par le juge de l’élection.

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Rapport Elections départementales et régionales 2021

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Cette étude de l’Observatoire du Vote porte sur les élections départementales et régionales 2021 et traite de l’usage du vote électronique en France utilisé dans 63 communes rassemblant 1,2 millions d’électeurs. Trois communes dans lesquelles des ordinateurs de vote étaient utilisés depuis plus de 15 ans ont renoncé au vote électronique : Thyez, Meylan et Castanet-Tolosan.

Rappelons que lorsqu’un ordinateur de vote équipe un bureau de vote, les électeurs n’ont pas le choix de leur mode de vote : ils doivent utiliser le dispositif électronique installé pour voter.
Dans un bureau de vote, le nombre de votes doit théoriquement être égal au nombre d’émargements. Dans les faits, il n’est pas rare d’observer des disparités entre ces deux nombres : il manque quelques votes, ou au contraire, il y a plus de votes que d’émargements. Même si ces écarts sont minimes, ils renseignent sur la précision du bureau de vote quant au recueil et au décompte des voix.
L’étude a pour objectif de quantifier les écarts entre nombres de votes et nombre d’émargements dans les bureaux de vote où est pratiqué le vote électronique par rapport aux bureaux de vote où l’on vote avec des bulletins et une urne.
Les données pour mener cette étude ont été recueillies auprès de plus 400 communes.
Deux échantillons de référence ont été constitués selon le mode de vote utilisé, en prenant en compte les nombres d’électeurs des communes et leur situation géographique. Ces échantillons rassemblent les données de 61 communes sur les 63 où le vote électronique a été en usage. Pour le vote à l’urne, les données d’environ 370 communes ont pu être collectées, soit environ 40% des communes correspondant aux critères (nombres d’électeurs et situation géographique). Vue sa taille importante, l’échantillon de référence peut être considéré comme représentatif.
Nous avons observé qu’il y a des écarts entre nombres de votes et d’émargements dans 12 % à 17 % des bureaux de vote lorsque le vote électronique est en usage. Cela n’arrive que pour 4 % à 5 % des bureaux de vote équipés d’urnes.
En moyenne, dans les échantillons de référence, nous avons constaté qu’il y a 2,5 à 3,5 fois plus d’écarts entre nombres de votes et d’émargements lorsqu’un ordinateur de vote est utilisé. Ces constats rejoignent ceux des études portant sur les précédentes élections départementales et régionales (en 2015).
Nous démontrons que ces écarts plus importants dans les bureaux de vote avec ordinateur de vote ne peuvent être attribués à des manœuvres frauduleuses qui seraient répandues dans les bureaux de vote équipés d’une vraie urne mais impossible en présence d’un ordinateur de vote : la suppression de votes blancs ou nuls.
L’examen des remarques écrites sur les procès-verbaux des bureaux de vote équipés d’ordinateurs de vote offre quelques explications : des électeurs ont voté deux fois, d’autres qui n’ont pas réussi à voter, certains ont oublié d’émarger, etc. Cependant la majorité des écarts ne sont pas expliqués. L’hypothèse d’un ordinateur de vote créant ou perdant des votes ne peut être a priori éliminée.
Nous avons également relevé des difficultés d’accessibilité comme un affichage peu lisible des candidatures sur les dispositifs de vote. Des électeurs continuent d’exprimer leur méfiance envers ces dispositifs de vote électronique.

Rapport Elections municipales 2020

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« Une mesure précise vaut l’avis de mille experts.« 
Grace Murray Hopper (1906 – 1992)

Grace Murray Hoppe, mathématicienne, a conçu le premier compilateur en 1951 (A-0 System) et le langage COBOL en 1959.

Cette étude de l’Observatoire du Vote porte sur l’usage du vote électronique lors des élections municipales 2020. En France, des dispositifs de vote électronique sont utilisés dans 66 communes rassemblant 1,3 millions d’électeurs. Rappelons que lorsqu’un ordinateur de vote équipe un bureau de vote, les électeurs n’ont pas le choix de leur mode de vote : ils doivent utiliser le dispositif électronique installé pour voter.

Dans un bureau de vote, le nombre de votes doit théoriquement être égal au nombre d’émargements. Dans les faits, il n’est pas rare d’observer des disparités entre ces deux nombres : il manque quelques votes, ou au contraire, il y a plus de votes que d’émargements. Même si ces écarts sont minimes, ils renseignent sur la précision du bureau de vote quant au recueil et au décompte des voix.

L’étude a pour objectif de quantifier les écarts entre nombres de votes et nombre d’émargements dans les bureaux de vote où est pratiqué le vote électronique par rapport aux bureaux de vote où l’on vote avec des bulletins et une urne.

Les données pour mener cette étude ont été recueillies auprès de plus de 370 communes bien que le protocole ait été allégé en raison de la pandémie COVID-19.

Quatre échantillons de référence ont été constitués selon le mode de vote utilisé et le tour d’élection, en prenant en compte les nombres d’électeurs des communes et leur situation géographique. Pour le premier tour, ces échantillons rassemblent les données de 62 communes sur les 66 où le vote électronique est en usage et, pour le vote à l’urne, les données de 310 communes ont pu être collectées, soit environ 17% des communes correspondant aux critères (nombres d’électeurs et situation géographique). Les échantillons du second tour sont plus réduits (du fait des élus du premier tour), mais davantage représentatifs. En effet, toutes les données concernant le vote électronique ont pu être collectées (28 communes), tandis que l’échantillon de référence pour le vote à l’urne (119 communes) représente 38 % des communes correspondant aux critères.

Nous avons observé que, pour les deux tours des élections, il y a des écarts entre nombres de votes et d’émargements dans un cinquième des bureaux de vote équipés d’un ordinateur de vote. Cela n’arrive que pour 6% des bureaux de vote équipés d’urnes.

En moyenne, il y a 3,4 fois (premier tour) à 3,9 fois (second tour) plus d’écarts entre nombres de votes et d’émargements lorsqu’un ordinateur de vote est utilisé. Ces constats rejoignent ceux des études portant sur les précédentes élections municipales (en 2008 et 2014).

Nous démontrons que ces écarts plus importants dans les bureaux de vote avec ordinateur de vote ne peuvent être attribués à des manœuvres frauduleuses qui seraient répandues dans les bureaux de vote équipés d’une vraie urne mais impossible en présence d’un ordinateur de vote : la suppression de votes blancs ou nuls.

L’examen des remarques écrites sur les procès-verbaux des bureaux de vote équipés d’ordinateurs de vote offre quelques explications : des électeurs ont voté deux fois, d’autres qui n’ont pas réussi à voter, certains ont oublié d’émarger, etc. Cependant la majorité des écarts ne sont pas expliqués. L’hypothèse d’un ordinateur de vote créant ou perdant des votes ne peut être a priori éliminée.

Nous avons également relevé des difficultés d’accessibilité pour des électeurs comme pour des membres des bureaux de vote. Des électeurs continuent d’exprimer leur méfiance envers ces dispositifs de vote électronique.

Participer aux études scientifiques de l’Observatoire du Vote

Depuis 2007 des dizaines d’électeurs participent aux études de l’Observatoire du vote.

Ils habitent des communes où sont utilisées des ordinateurs de vote. A chaque élection, ils récupèrent des copies des procès-verbaux et les envoient à l’Observatoire du Vote.

Leur action est irremplaçable car il serait impossible de se procurer ces documents sans leur intervention.

Grâce à eux l’Observatoire du vote peut mener des études scientifiques uniques au monde et qui ont donné lieu à des rapports et des publications scientifiques.

Vous pouvez les rejoindre si vous habitez une commune où sont utilisés des ordinateurs de vote pour les élections et que vous avez envie d’agir à ce sujet.

Pour ce faire, contacter l’Observatoire-du-vote afin de participer aux prochaines campagnes de recueil des procès-verbaux.

Voici quelques témoignages de ces personnes qui agissent depuis des années pour la transparence des élections:

« En participant au contrôle des élections je suis un acteur actif de la démocratie. »

« La démocratie ne n’use que si on ne s’en sert pas. »

« Parfois c’est difficile de récupérer les procès-verbaux mais on est très content d’avoir fait évoluer la culture des services élections qui les donnent ensuite bien volontiers. »

« Je suis très heureuse de participer à cette expérience régulière de démocratie et science participative. Les résultats obtenus sont vraiment très intéressants. »

« Récupérer les procès-verbaux des élections est simplement mon devoir civique. »

« Jeune électrice, j’ai pu comprendre beaucoup de choses du fonctionnement de nos institutions. »

« Je participe aux études de l’observatoire du vote parce je pense que nous ne sommes pas égaux dans l’utilisation de ces ordinateurs car tout le monde n’y est pas coutumier. Notre démocratie a déjà du plomb dans l’aile j’ai besoin d’apporter ma pierre à son édifice et de participer à l’information. »

« Ma contribution entre dans la simple obligation pour un élu de faire en sorte qu’un scrutin reflète au plus près l’expression du vote des citoyens ; l’étude scientifique y contribue. »

« Avec les machines, il y a beaucoup d’interrogations et de doutes car elles sont censées compter sans erreur tous les votes alors qu’elles ne sont pas parfaites. Finalement… les doutes persistent. Les études de l’observatoire du vote permettent d’en savoir un peu plus. »

« Comment peut-on se sentir concerné par l’exercice de la démocratie quand il n’y a aucune possibilité de vérification que les votes ne sont pas manipulés par le programme de la machine, alors même que le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen montre que cela est indispensable ?
Sans parler du dépouillement, haut lieu d’exercice de cette démocratie, rassemblant en particulier des électeurs de tous bords dans un but commun ! « Res-publica », la « chose commune », pierre angulaire de la civilisation, comme nous l’ont transmis les Grecs et les Romains ! »

« Depuis que je fais ces actions je me sens utile dans le sens de la démocratie, et à la mairie ils sont vraiment très agréables avec moi et j’aperçois de leur part une certaine considération, parfois ils m’avertissent s’ils ont besoin d’un délai supplémentaire dû à un retard de leur préparation. »

« Demander et transmettre les PV des élections est à la portée de tout citoyen. Il s’agit de permettre que ce mode de scrutin soit examiné de manière scientifique afin d’objectiver les risques et opportunités qu’il procure. En confiant ce travail à Chantal, je sais que je contribue à rendre cette étude possible dans la durée, que des résultats seront fiables et qu’un débat public éclairé sera possible. »

« Recueillir les procès-verbaux, c’est bousculer l’entre-soi du service électoral de sa commune et des élus. C’est une très bonne chose que le citoyen montre qu’il existe toujours, même après la campagne électorale. »

« En théorie, la machine enregistre correctement le vote, mais il n’y a aucun moyen de vérifier que le vote est enregistré correctement (avec le vote papier, chaque électeur est certain du bulletin qu’il a placé dans l’enveloppe !). J’ai donc toujours des doutes sur la fiabilité d’un vote électronique; c’est pour ces raisons que le geste minimum pour contrôler le vote électronique est au moins de vérifier ce qui est vérifiable, vérifier par exemple qu’il n’y ait pas d’erreurs entre votes et émargements. »

Résumé rapport Elections européennes 2019

Cette étude de l’Observatoire du Vote porte sur les élections européennes 2019 et traite de l’usage du vote électronique en France utilisé dans 66 communes rassemblant 1,3 millions d’électeurs. Rappelons que lorsqu’un ordinateur de vote équipe un bureau de vote, les électeurs n’ont pas le choix de leur mode de vote : ils doivent utiliser le dispositif électronique installé pour voter.

Dans un bureau de vote, le nombre de votes doit théoriquement être égal au nombre d’émargements. Dans les faits, il n’est pas rare d’observer des disparités entre ces deux nombres : il manque quelques votes, ou au contraire, il y a plus de votes que d’émargements. Même si ces écarts sont minimes, ils renseignent sur la précision du bureau de vote quant au recueil et au décompte des voix.

L’étude a pour objectif de quantifier les écarts entre nombres de votes et nombre d’émargements dans les bureaux de vote où est pratiqué le vote électronique par rapport aux bureaux de vote où l’on vote avec des bulletins et une urne.

Les données pour mener cette étude ont été recueillies auprès de plus 400 communes.

Deux échantillons de référence ont été constitués selon le mode de vote utilisé, en prenant en compte les nombres d’électeurs des communes et leur situation géographique. Ces échantillons rassemblent les données de 64 communes sur les 66 où le vote électronique est en usage. Pour le vote à l’urne, les données d’environ 360 communes ont pu être collectées, soit environ 39% des communes correspondant aux critères (nombres d’électeurs et situation géographique). Vue sa taille importante, l’échantillon de référence peut être considéré comme représentatif.

Nous avons observé qu’il y a des écarts entre nombres de votes et d’émargements dans un cinquième des bureaux de vote lorsque le vote électronique est en usage. Cela n’arrive que pour 7% des bureaux de vote équipés d’urnes.

En moyenne, il y a 3,2 fois plus d’écarts entre nombres de votes et d’émargements lorsqu’un ordinateur de vote est utilisé. Ces constats rejoignent ceux des études portant sur les précédentes élections européennes (en 2009 et 2014).

Nous démontrons que ces écarts plus importants dans les bureaux de vote avec ordinateur de vote ne peuvent être attribués à des manœuvres frauduleuses qui seraient répandues dans les bureaux de vote équipés d’une vraie urne mais impossible en présence d’un ordinateur de vote : la suppression de votes blancs ou nuls.

L’examen des remarques écrites sur les procès-verbaux des bureaux de vote équipés d’ordinateurs de vote offre quelques explications : des électeurs ont voté deux fois, d’autres qui n’ont pas réussi à voter, certains ont oublié d’émarger, etc. Cependant la majorité des écarts ne sont pas expliqués. L’hypothèse d’un ordinateur de vote créant ou perdant des votes ne peut être a priori éliminée.

Nous avons également relevé des difficultés d’accessibilité comme un affichage peu lisible des candidatures sur les dispositifs de vote. Des électeurs continuent d’exprimer leur méfiance envers ces dispositifs de vote électronique.

Rapport Elections européennes 2019

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Résumé

Cette étude de l’Observatoire du Vote porte sur les élections européennes 2019 et traite de l’usage du vote électronique en France utilisé dans 66 communes rassemblant 1,3 millions d’électeurs. Rappelons que lorsqu’un ordinateur de vote équipe un bureau de vote, les électeurs n’ont pas le choix de leur mode de vote : ils doivent utiliser le dispositif électronique installé pour voter.

Dans un bureau de vote, le nombre de votes doit théoriquement être égal au nombre d’émargements. Dans les faits, il n’est pas rare d’observer des disparités entre ces deux nombres : il manque quelques votes, ou au contraire, il y a plus de votes que d’émargements. Même si ces écarts sont minimes, ils renseignent sur la précision du bureau de vote quant au recueil et au décompte des voix.

L’étude a pour objectif de quantifier les écarts entre nombres de votes et nombre d’émargements dans les bureaux de vote où est pratiqué le vote électronique par rapport aux bureaux de vote où l’on vote avec des bulletins et une urne.

Les données pour mener cette étude ont été recueillies auprès de plus 400 communes.

Deux échantillons de référence ont été constitués selon le mode de vote utilisé, en prenant en compte les nombres d’électeurs des communes et leur situation géographique. Ces échantillons rassemblent les données de 64 communes sur les 66 où le vote électronique est en usage. Pour le vote à l’urne, les données d’environ 360 communes ont pu être collectées, soit environ 39% des communes correspondant aux critères (nombres d’électeurs et situation géographique). Vue sa taille importante, l’échantillon de référence peut être considéré comme représentatif.

Nous avons observé qu’il y a des écarts entre nombres de votes et d’émargements dans un cinquième des bureaux de vote lorsque le vote électronique est en usage. Cela n’arrive que pour 7% des bureaux de vote équipés d’urnes.

En moyenne, il y a 3,2 fois plus d’écarts entre nombres de votes et d’émargements lorsqu’un ordinateur de vote est utilisé. Ces constats rejoignent ceux des études portant sur les précédentes élections européennes (en 2009 et 2014).

Nous démontrons que ces écarts plus importants dans les bureaux de vote avec ordinateur de vote ne peuvent être attribués à des manœuvres frauduleuses qui seraient répandues dans les bureaux de vote équipés d’une vraie urne mais impossible en présence d’un ordinateur de vote : la suppression de votes blancs ou nuls.

L’examen des remarques écrites sur les procès-verbaux des bureaux de vote équipés d’ordinateurs de vote offre quelques explications : des électeurs ont voté deux fois, d’autres qui n’ont pas réussi à voter, certains ont oublié d’émarger, etc. Cependant la majorité des écarts ne sont pas expliqués. L’hypothèse d’un ordinateur de vote créant ou perdant des votes ne peut être a priori éliminée.

Nous avons également relevé des difficultés d’accessibilité comme un affichage peu lisible des candidatures sur les dispositifs de vote. Des électeurs continuent d’exprimer leur méfiance envers ces dispositifs de vote électronique.

Elections européennes 2019

Dimanche 26 mai 2019 auront lieu les élections européennes.

Le ministère de l’intérieur a rassemblé les candidatures et professions de foi sur une page.

En revanche, il n’existe pas d’affichage centralisé et officiel des horaires des bureaux de vote en France.

Le mode de vote (vote à l’urne ou vote électronique) n’est pas non plus affiché sur une page centralisée.